Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités. Découvrez ci-après un article de la rubrique “BANQUES”…

 

FINANCEMENT DE L’INDUSTRIE DU TABAC

Valeurs piétinées

 

Les méfaits du tabac ne sont plus à démontrer. Un arsenal de dispositions vise à endiguer ce fléau sanitaire, avec plus ou moins de succès, depuis des années.

Mais si les politiques de prévention et d’arrêt du tabac portent lentement leurs fruits, il convient d’attaquer le problème à sa source : le financement de cette industrie.

PROMIS, DEMAIN J’ARRÊTE !

Plusieurs grands acteurs de la finance mondiale, dont BPCE par l’intermédiaire de Natixis, rejoignent en 2018 le « Tobacco-Free Finance Pledge », une initiative pour désinvestir l’industrie du tabac sous l’égide des Nations Unies. Cet engagement encourage les signataires à adopter des politiques de financement excluant le tabac… au même titre que certaines énergies fossiles, mais c’est un autre sujet.

UNE ADDICTION DIFFICILE À SOIGNER

Hélas, les promesses ont du mal à être tenues… les banques françaises ont continué de financer les cigarettiers pour plus 5 milliards de dollars depuis 2018. Si les mauvais élèves, en termes de crédits, sont la Société générale et le Crédit agricole, BPCE se distingue en matière d’investissement avec 282 millions investis sur les 733 millions apportés par la filière bancaire française pour la seule année 2023 ! De plus, l’argument du soutien à l’économie nationale tombe au regard des bénéficiaires de ces investissements : Philip Morris International, British American Tobacco et Imperial Brand.

UNE QUESTION DE VOLONTÉ… MAIS PAS SEULEMENT

Si les habitudes sont dures à changer, nous pouvons convenir que 5 années semblent suffisantes pour adapter une politique en matière d’investissement, notamment si le groupe BPCE, au regard de la qualité de sa signature, s’est engagé auprès des Nations Unies…

Seuls des enjeux financiers court-termismes de recherche de PNB peuvent justifier une telle inertie dans le respect des engagements de la charte signée.

Pour notre organisation, attachée aux valeurs de nos Caisses d’épargne notamment en termes de philanthropie et de protection des plus fragiles faces aux risques de l’existence, il est indispensable d’honorer la parole donnée et d’agir en conséquence. Que des groupes bancaires, purement capitalistiques, bafouent la morale en trahissant leurs engagements, rien de vraiment étonnant. Mais ce comportement n’est pas digne d’un établissement comme le nôtre, qui met en avant des valeurs telles que la confiance et la solidarité.

 

Cet article est signé par

Philippe CAZEAU
Secrétaire général
Syndicat Unifié-Unsa