Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités. Découvrez ci-après un article de la rubrique “ÉCHOS DU GROUPE”…

 

CAISSE D’ÉPARGNE GRAND EST EUROPE

Continuité, inventivité et duplicité

À la Caisse d’épargne Grand Est Europe (CEGEE), le management commercial est toujours un sujet d’attention.

Les membres du directoire en charge du développement peuvent bien changer, le fil rouge reste le même pour obtenir des résultats de haut vol, malgré un réseau commercial exsangue et de moins en moins de points de vente ouverts.

CONTINUITÉ

Continuité donc, car l’animation du front de vente est toujours basée sur de vieilles lunes : des campagnes commerciales à gogo qui se suivent, s’enchainent et même se superposent. Il y a d’abord celles imposées par la direction. Depuis le 1er janvier, six « campagnes » se sont succédées, sur des durées plus ou moins longues et matérialisée par des couleurs (comme en maternelle pour mieux se repérer dans le temps ?). 

INVENTIVITÉ

Inventivité ensuite, car localement, en plus de ces « challenges » imposés à tous, il y a des actions plus localisées, quand une région ou un territoire est en retard sur un ou plusieurs produits. C’est ainsi que sont nées des « Battles » (Comme dans The Voice) ou « Défi jeu » avec une règle simple : mettre en compétition des agences de même taille (en nombre d’ETP) et les juger sur plusieurs critères commerciaux.

Bien évidemment, suite à toutes ces magnifiques actions commerciales, un baromètre détermine un classement afin de désigner, d’un simple coup d’œil, les bons et les mauvais élèves. Et gare aux agences mal classées, les pressions et menaces pleuvent…

DUPLICITÉ

Duplicité enfin, en assurant que ce baromètre permet d’obtenir un complément de part variable (3 % sur 12 maximum possible), avec un dispositif qui regroupe pas moins de 20 lignes produit distinctes. Une usine à gaz, impossible à comprendre et encore moins à suivre. Interrogé sur le sujet, la réponse du Directoire est éloquente « ça a le mérite d’exister »…

L’ensemble de ces dispositifs n’a bien évidemment qu’un seul objectif : maintenir une pression constante et maximale sur les salariés au quotidien, au mépris du mal-être et de la souffrance.

RAJOUTONS INEFFICACITÉ !

La question que l’on est en droit de se poser est : « est-ce efficace commercialement ? ». Eh bien non. Sur douze mois, la CEGEE a perdu 23 800 clients actifs et 9 100 jeunes, et connait toujours un taux d’attrition produit au plus haut. Mais pas d’inquiétude, ce même Directoire affirme que toutes les banques subissent des pertes de clients (on attend toujours la démonstration arithmétique)…

Reste un point que la direction feint d’ignorer : avec de telles pratiques, la CEGEE piétine l’obligation de devoir de conseil et se retrouve toujours en porte-à-faux avec le code monétaire et financier. Mais ici encore, nos dirigeants doivent se sentir invincibles et ne craignent pas les sanctions de l’ACPR.

On peut pourtant leur rappeler que d’autres établissements bancaires se sont fait « rattraper par la patrouille » et ont abandonné ces pratiques commerciales d’un autre temps…Et vous savez quoi ? Les salariés et les entreprises ne s’en portent pas plus mal !

 

Cet article est signé par :

Jean-David CAMUS
Secrétaire national
Syndicat Unifié-Unsa