Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités. Découvrez ci-après un article de la rubrique “ÉCHOS DU GROUPE”…

 

CAISSE D’ÉPARGNE LOIRE CENTRE

Avec des salariés heureux, le PNB progresse…

 

D’année en année, les enquêtes et les prix décernés par des magazines économiques le confirment, le Crédit Mutuel est l’entreprise bancaire dans laquelle les salariés se sentent les plus heureux.  

Sa politique sociale, basée sur un respect des partenaires sociaux, sur l’écoute des salariés et sur une politique de rémunérations apparemment juste, puisque les NAO ont été signées ces deux dernières années par toutes les OS représentatives, cette politique qui ferait froncer les sourcils à bien de nos dirigeants, conduit à un faible turn-over et n’empêche pas de bons résultats financiers.  

MÉTHODES DÉPASSÉES 

La comparaison avec nos entreprises est cruelle. Ainsi pour prendre l’exemple de notre Caisse d’épargne, Loire Centre, on peut difficilement parler de « salariés heureux ». Chez nous, pas d’accord sur la qualité de vie au travail, pas de volonté de développer le télétravail, une rémunération globale en baisse, une NAO nationale qui n’obtient pas de compléments locaux et qui laisse donc les rémunérations insuffisantes, une pression commerciale accrue, des objectifs ne tenant pas compte de l’expérience et des effectifs réellement présents, une réorganisation de services aboutissant à la baisse des effectifs sans tenir compte de la charge de travail, des challenges à répétition, des suivis quotidiens, une infantilisation des salariés, un manque d’autonomie.  

CONSÉQUENCES 

Et le résultat ne se fait pas attendre : entre 2022 et 2023, 524 salariés en CDI (sur 1 600) ont quitté l’entreprise, dont 182 par démission, 114 par rupture de la période d’essai et 68 par licenciement. En moyenne, 60 postes sont en permanence vacants. 50 % des jeunes entrants sont des « jeunes sortants » au bout de quelques mois.  Mieux que n’importe quelle enquête, ces chiffres en disent long sur le degré de « bonheur » de nos collègues et sur l’attractivité sociale de notre entreprise. 

CONTRASTE ÉDIFIANT 

Mais, pourraient nous rétorquer nos employeurs, notre boulot n’est pas le bonheur des employés mais la bonne santé financière des entreprises. Eh bien justement regardons ce qui se passe au Crédit Mutuel. Le résultat net part du Groupe atteint 4,6 milliards, en hausse de 8,4 %. Sur les 10 dernières années, le Crédit Mutuel affiche un résultat net en progression de plus de 70 % et des ratios de solvabilité au top (CET1 en hausse de près de 5 points, CET à 19,2 %, conforté au niveau le plus élevé des banques françaises). Les capitaux propres à 75 milliards d’euros progressent de 6,5 %. Le Crédit Mutuel a pu s’inscrire en tête des banques françaises universelles au terme des stress tests 2023 de la BCE. À périmètre égal, il se comporte donc aussi bien, et même souvent mieux, que BPCE. 

Il n’y a donc aucune contradiction entre une atmosphère sociale plus apaisée et de bons résultats financiers. Oui, ce sont les salariés de base, aussi bien ceux qui travaillent dans les fonctions-support que ceux qui sont sur le front de vente, dans les réseaux BDD et BDR, qui sont le véritable moteur des résultats des Caisses d’épargne.

Alors sachons remettre de l’humain dans nos entreprises, respectons nos salariés, prenons soin d’eux et n’oublions pas de bien les rémunérer. La logique d’un salarié heureux et bien payé qui rapporte plus de PNB échappe encore à nos dirigeants, à nous de les convaincre, à eux de changer de modèle. 


Cet article est signé par :


Antoine BROAGE
Délégué syndical central CELC
Secrétaire national
Syndicat Unifié-Unsa