L’exercice 2023 apparait comme une transition entre un environnement de taux bas favorisant l’endettement et un environnement de taux élevés limitant la demande et augmentant les risques. Précisons que les effets de la hausse des taux en 2023 ont pénalisé les banques de détail comme la CEPAC, avant de les favoriser dans les projections 2025, 2026 et 2027, comme le montre le plan à moyen terme présenté l’an dernier aux élus du CSE avec un PNB qui devrait se tendre à nouveau en 2024 avant d’atteindre, sauf changement important du contexte économique et financier, 894millions à horizon 2026 puis 1 milliard d’€  à horizon 2027 (200 millions de plus qu’en 2022 ), avec un résultat net de 277 millions en 2026 et 348 millions en 2027, montants jamais atteints dans la vie de la CEPAC.

L’exercice 2023 fut difficile en raison de la hausse brutale des taux. En effet, la Caisse, comme l’ensemble des Caisses et des banques de détail en France, a été confrontée à cette hausse qui s’est répercutée très rapidement sur le coût des ressources, voire immédiatement pour les livrets réglementés. D’un autre côté, si elle a majoré les nouveaux crédits (avec un effet retard du fait des dispositions du taux d’usure), elle n’a aucun effet sur les stocks de crédits à taux fixe distribués lors des précédents exercices.

La marge de transformation des ressources en crédits diminue donc en 2023 de manière importante, compte tenu de la propagation plus lente des effets de la hausse des taux sur les stocks de crédit, uniquement au rythme de la production nouvelle.

Pour se prémunir de cette hausse des taux sur les ressources, les établissements bancaires peuvent souscrire des couvertures à travers des swaps. Pour la CEPAC, cela s’est traduit par un produit de 63 millions, anticipé à 70 millions dans le budget 2024 et à 46 millions dans la prospective 2025.

Avec la hausse des revenus du portefeuille financier et des commissions, et après comptabilisation d’éléments exceptionnels (IRA, dividendes des filiales groupe dont le dividende exceptionnel de CEHP, et produits sur l’activité capital risque) le PNB ressort à 716,9 millions contre 805,5 millions en 2022. La prévision budgétaire pour 2023 anticipait 705 millions, soit un dépassement de 11,9 millions par rapport au budget.

Les charges de gestion diminuent à 423 millions (-4,2 %) pour un budget de 460 millions, la CEPAC maintenant un coefficient d’exploitation (total des frais généraux rapporté au PNB) le plus bas du groupe Caisses d’Épargne à 62,6 % contre 68,4 % en moyenne pour les Caisses.

Dans les frais généraux, il est à noter que l’évolution de la masse salariale n’évolue que de 1,6 million (+ 1 %) malgré une augmentation des effectifs (+ 2,7 %), avec les effets des augmentations générales compensés par les économies générées par les départs/recrutements résultant des écarts salariaux.

Le résultat brut d’exploitation, avant coût du risque et impôt sur les bénéfices, ressort à 268 millions pour une prévision budgétaire de 245 millions soit un dépassement de 23 millions soit près de 10 %

Sur le risque, le taux de créances douteuses est quasiment stable en Métropole avec une baisse sur les Entreprises et une hausse sur les Particulier, et en recul sur l’Outre‑Mer.

Le coût du risque avéré enregistre une forte progression en passant de 13 millions en 2022 (montant exceptionnellement bas du fait des reprises de provisions sur CNIM)) à 69 millions en 2023, avec plusieurs dossiers particulièrement lourds. Face à cette hausse, la Caisse a procédé à des reprises de provisions sur encours sains constituées les années précédentes, que ce soit en application du calcul réalisé par BPCE ou dans le cadre des provisions locales.

La hausse des taux a conduit à une baisse de la demande de crédits de la part des ménages, mais également des entreprises. Dans un marché en contraction nette, la CEPAC a néanmoins développé ses encours de crédits d’une manière plus importante que nos concurrents et enregistre donc des gains de parts de marché sur les Particuliers. Ce résultat commercial et le développement plus soutenu que les autres Caisses de l’équipement de nos clients n’ont pu se réaliser que grâce à la mobilisation de tout le personnel.

SI le bénéfice net s’élève à 175 millions pour une prévision budgétaire de 152 millions, les élus tiennent à souligner les effets importants des éléments exceptionnels et des reprises de provisions en 2023.

Compte tenu de ce bénéfice et des ventes de parts sociales, le renforcement des fonds propres conduit à une majoration du ratio de solvabilité, renforçant la solidité de notre Caisse.

Toutefois, l’évolution de la collecte, conjuguée au développement de nos crédits, a conduit à une augmentation du recours au financement externe. Si le budget 2024 anticipe une collecte de bilan importante en BDD et BDR, les objectifs de production de crédits demeurent particulièrement ambitieux dans le contexte financier et économique actuel.

La reprise de la production de crédits immobiliers enregistrée au niveau national sur2024, relance la concurrence des établissements bancaires pour « acquérir » de nouveaux clients.

Face à la concurrence accrue, la Direction de la CEPAC se doit de donner les moyens financiers à nos collèges du réseau commercial pour réaliser les objectifs et pour sauvegarder notre fonds de commerce. Certes, notre solidarité au niveau du groupe BPCE n’a jamais fait défaut et la CEPAC a grandement contribué à son développement avec plus de 970 millions d’euros investis qui ont rapporté seulement 31 millions d’€ en titre et non en fonds propres en 2023. D’ici peu, post Plan Stratégique groupe, une nouvelle contribution serait sollicitée limitant de fait l’investissement consacré au développement CEPAC et à la diminution des attritions.

 

Au vu des résultats commerciaux et financier, les élus estiment que les efforts du personnel n’ont pas été reconnus à leur juste valeur. Un supplément d’intéressement se justifiait pleinement en cohérence avec les résultats exceptionnels réalisés, bien au-delà des attendus. Il est d’ailleurs à noter que la négociation sur le partage des super profits éventuels n’a pas abouti faute d’engagement concret de l’entreprise, repoussant ainsi à plus tard une éventuelle négociation.

Pour ces raison, l’avis de la Commission sera défavorable.