Mutisme glacial des élus en réponse au président du directoire

Bruno DELETRE, s’est invité au CSE de février 2025. Il vient présenter les brillants résultats financiers et commerciaux de l’année 2024 pour la CEGEE. Ce dernier ne se doutait pas de l’accueil qu’allaient lui réserver les élus de l’instance…

Après un exposé appliqué sur l’excellente santé financière de notre entreprise, notamment avec un résultat net de 108 millions d’euros – pour 80 budgétés – le président rappelle que la CEGEE fait partie des 4 meilleures caisses en matière de rémunération. Il souligne que l’intéressement sera significatif de l’investissement des salariés. Après quelques calculs, il convient de constater que ce dernier atteindrait 12, 9 millions d’euros pour une progression de 784 000 euros, soit 313 € brut en plus que l’année précédente par collègue !

Généreux en compliments pour les salariés

B. DELETRE n’oubliera pas de remercier, comme il en a l’habitude en pareilles circonstances, l’excellent travail et l’investissement du réseau commercial pour obtenir ces résultats.

Ces compliments présidentiels ne font pas oublier que, lors des négociations locales, Éric SALTIEL a fait preuve d’un mépris absolu à l’égard des salariés en balayant d’un revers de main toutes les demandes revendiquée par les organisations syndicales, notamment une prime exceptionnelle résultats. Généreux en paroles… cela ne coûte pas cher !

Généreux en euros pour le directoire

Cette pingrerie est à rapprocher du PILT (Plan d’investissement long terme), niveau de rémunération supplémentaire instauré l’année dernière par BPCE à destination des directoires, sous forme d’une prime assujettie à la progression des fonds propres de la Caisse. Avec le résultat que connait la CEGEE en 2024, le PILT va « cracher » : ainsi B. DELETRE bénéficiera d’une prime pouvant atteindre 20% de sa rémunération, les 4 membres étant limités à 10% ! Les salariés apprécieront…

Silence de cathédrale

C’est ce mépris envers l’ensemble des salariés exprimé à travers cette différence de traitement entre salariés et directoire qui a conduit les élus du CSE, toutes organisations syndicales confondues, à manifester leur profond mécontentement. Alors qu’il s’attendait à la série de questions habituelles faisant suite à ses interventions en CSE, B. DELETRE a fait face au mutisme absolu des élus et représentants syndicaux. Faisant mine de ne pas comprendre, il finira par quitter la salle.

Ce mutisme aura privé le président de servir des arguments que les élus ne peuvent entendre, du style « vos dirigeants ont besoin d’être motivés » pour justifier le PILT, ou encore « les salariés ont 3 niveaux de rémunération salaire, part variable, intéressement, c’est assez » pour justifier le refus d’une prime exceptionnelle… oubliant que si lui ne perçoit pas d’intéressement en revanche les 4 membres du directoire oui ce qui leur donne 4 niveaux de rémunération !

Cet article est signé par

Antoine CHAPPAT

Représentant syndical au CSE
Délégué syndical
Syndicat Unifié-Unsa