Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités. Découvrez ci-après un article de la rubrique “ÉCHOS DU GROUPE”…
CAISSE D’ÉPARGNE RHÔNE ALPES
NAO 2024 : ce n’est pas le grand soir, mais…
À la CERA, les relations avec la direction sont depuis quelques années plus apaisées, ce qui a permis de faire avancer certains sujets : accords d’intéressement, intégration d’une partie de la part variable dans le salaire, télétravail y compris dans le réseau BDD. Or, cette année, il nous aura fallu batailler dur lors des Négociations Annuelles Obligatoires !
Après 2 années d’inflation galopante, et qui perdure, notre revendication principale était claire : « du pouvoir d’achat pour tous » ! En effet, pour le Syndicat Unifié-Unsa, et contrairement à ce qu’affirment le SNE-CGC et la CFDT, signataires de ces 2 accords de branche, ce ne sont pas les maigres revalorisations accordées (2,8 % en 2022 et 1,7 % en 2023) qui peuvent maintenir le niveau de vie de nos collègues (pour rappel : l’inflation source Insee = 5,2 % et 4,9 %).
SOUMISSION AU DOGME
La discussion pour améliorer au mieux cet accord au rabais était donc renvoyée au plan local et la section CERA du SU-UNSA s’y est attelée avec détermination. Comme il fallait s’y attendre, la direction ne dérogea pas à la position dogmatique du groupe BPCE, qui refuse toute augmentation générale en dehors de celle « négociée » au niveau de la branche. Et ce, alors même que le résultat net de la CERA est largement meilleur que prévu (+ 40 M€) pour atteindre plus de 151 M€.
Refus également d’une revendication qui nous tient à cœur et qui relève de la situation suivante. Par suite des nombreux départs, en particulier dans la BDD, il a fallu revoir la politique de recrutement pour pallier les vacances de postes : nouveau parcours de formation et d’intégration des jeunes entrants, augmentation des salaires minimum. Or, faute de politique de reconnaissance salariale, les salariés ayant 5, 10 voire 20 ans d’ancienneté à la CERA voient l’écart de rémunération se réduire par rapport aux jeunes entrants. Nous avons demandé que cette population de « sachants expérimentés » soit récompensée de manière spécifique : autre fin de non-recevoir, d’autant plus étonnante que la direction sait bien que, si nombre de nos collègues quittent l’entreprise, c’est souvent parce qu’on leur demande d’accompagner et de former les nouveaux… qui ont un salaire presque équivalent, tout en leur demandant d’être sur-performants dans leurs métiers.
UN COMBAT DÉTERMINÉ
Ne restait donc plus que la voie de la prime dite de « partage » de la Valeur (PPV). Après d’âpres négociations, forts du soutien de nos adhérents et sympathisants nous donnant mandat pour durcir le ton, nous avons obtenu que la direction accorde une PPV de 1 110 € bruts pour tous, soit 1 000 € net avant impôts (sa proposition initiale était de 500 € brut). Elle est complétée, entre autres, de réévaluations de salaires minimum sur certains métiers de la BDD, du montant des CESU et d’un abondement de 250 € bruts sur l’intéressement en cas de placement de 200 € en parts sociales sur le PEE.
Pour arriver aux 1 110 €, il a fallu ferrailler sur 4 réunions et que le Syndicat Unifié-Unsa menace d’un débrayage des salariés pour faire entendre leur mécontentement.
Nous avons interpellé la direction sur sa politique restrictive des rémunérations : les primes ne résolvent pas les problématiques salariales à moyen et long terme. Et plus philosophiquement, le Syndicat Unifié-Unsa CERA aurait préféré des augmentations pérennes, permettant, en plus d’une vision d’avenir pour les salariés, de financer le socle social français tel que les retraites, la Sécurité Sociale. Du coup, bis repetita l’année prochaine.
Obtenir 1 000 € net, ce n’est pas le grand soir, mais c’est une bouffée d’oxygène pour la grande majorité des salariés. C’est pourquoi le Syndicat Unifié-UNSA de la CERA a signé cet accord.
Cet article est signé par :
Frédéric PERRET
Délégué syndical CERA
Syndicat Unifié-Unsa