Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités. Découvrez ci-après un article de la rubrique “ÉCHOS DU GROUPE”…

Casser pour être entendus ?

Dans son édition du 5 mars, le site La dépêche.fr titrait « La coordination rurale veut mettre les banques sur la paille », illustrant son article d’une photo de la devanture de l’agence Caisse d’Épargne de Vic-Fezensac, bloquée par des ballots de paille déposés par des tracteurs…

Des manifestants, interviewés par le journaliste Marc Centène, exprimaient leur colère « On n’a rien à perdre. Ils nous mettent sur la paille, on leur fait la même chose ! ».

Ce type de propos, trahissant l’exaspération, se multiplie dans le monde rural et n’est pas sans rappeler l’action des Gilets Jaunes débutée en octobre 2018.

Même si les acteurs ne sont pas les mêmes, nous ressentons, dans un cas comme dans l’autre, exaspération voire désespoir poussant à des actions de plus en plus violentes.

SURDITÉ DÉLÉTÈRE

Le constat, malheureux, que nous pouvons faire est l’absence de prise en compte par les pouvoirs publics des cris d’alarme, auxquels ils ne prête attention que lorsque certaines limites sont franchies et que des débordements, se traduisant en dégradations et affrontements, surviennent.

Syndicat réformiste, le Syndicat Unifié-Unsa pense qu’une autre voie que celle de la violence frisant l’insurrection est possible, pour autant que soient entendues les revendications et le mal être des personnes.

C’est également le cas dans notre profession où, de Négociation Annuelle Obligatoire en NAO, nous constatons un refus de prise en compte de nos revendications.

Si la forme insurrectionnelle ne semble pas être à l’ordre du jour, le mécontentement n’en est pas moins patent et se traduit par une forme plus insidieuse de démotivation et un turn-over toujours plus alarmant, qui fragilisent les entreprises.

Cet article est signé par Philippe DONVITO
Ancien Secrétaire général Syndicat Unifié-Unsa
Actuel président de la CGP