Industriels et grandes enseignes pratiquent l’inflation masquée sur les produits alimentaires

La crise inflationniste qui a sévi ces dernières années n’a pas manqué d’attiser la capacité créative des industriels en matière de stratégie commerciale… à leur profit et sur le dos des consommateurs.

 

Après la SCHRINKFLATION…

C’est ainsi qu’en réponse aux difficultés des ménages en matière de pouvoir d’achat, les industriels en produits alimentaires, en complicité avec les grandes enseignes, ont élaboré une pratique commerciale peu scrupuleuse, la SCHRINKFLATION (contraction de “rétrécir” et “inflation) ! Il s’agit de maintenir les prix… mais en contrepartie en diminuant le poids / volume des produits correspondants. Pour exemple, les pots de yaourts ont été “allégés” de quelques grammes, sans que l’emballage soit modifié et en absence totale d’information au client. Prix identique, apparence identique, moindre quantité : le client est le dindon de la farce !

Les pouvoirs publics n’appréciant guère la méthode ont réagi en contraignant par décret en avril 2024 les grandes enseignes à afficher les produits concernés dans les rayons.

 

…voici la STRETCHFLATION

Le recul de l’inflation s’accompagne aujourd’hui d’une nouvelle pratique commerciale tout aussi trompeuse : la STRETCHFLATION (contraction de “étirer” et “inflation ). Celle-ci consiste à augmenter le poids / volume et le prix mais de manière exagérée et disproportionnée. 

L’exemple d’un paquet de petits pains dont le poids est passé de 400 à 460 g, alors que dans le même temps le prix a augmenté de 2,93 à 3,99 €… soit une hausse tarifaire de 35% pour une quantité du produit augmentée de seulement 15% !

La pratique est certes légale mais elle fausse la perception des consommateurs et s’avère donc douteuse. Là aussi le client est le dindon de la farce…

 

Avoir l’oeil !

Seule une vigilance accrue des consommateurs – comparer les prix au kg ou au litre, bien lire les étiquettes, être attentif aux changements d’emballage ou de design, acheter en vrac… – et comparer  peut les prémunir de telles pratiques douteuses qui reviennent à pratiquer une inflation commerciale cachée dont les bénéficiaires sont les industriels et les grandes enseignes ! 

 

JeanDavid CAMUS
Secrétaire national
Syndicat Unifié-Unsa