Le Trait d’Union, journal d’information du Syndicat Unifié-Unsa, est adressé chaque trimestre au domicile des seuls adhérents actifs et retraités.Découvrez ci-après un article de la rubrique “SOCIÉTÉ“…
BURN OUT
Les jeunes en première ligne
Les pouvoirs publics et les entreprises n’ont pas pris la pleine mesure de ce mal qui atteint plus particulièrement les jeunes salariés, notamment les jeunes femmes.
Perte de confiance en soi, démotivation, comportements cyniques… Les victimes de Burn out décrivent ces symptômes en des termes souvent imagés : « Je me suis cramé » témoigne l’un d’eux pour expliquer son mal.
Cette image de combustion intérieure est à l’origine du terme anglo-saxon de ce mal qui arrive à bas bruit, par accumulation.
Si le burn out est aujourd‘hui assez bien analysé par le corps médical, le monde du travail (entreprises et salariés) sont très peu prévenus de ce mal sournois qui touche aujourd’hui de 5 à 10 % de la population active, soit entre 1,5 à 3 millions de personnes !
FEU RAPIDE
Le début de carrière constituant une période à risque, les jeunes sont loin d’être épargnés. Les milléniaux et les femmes sont plus particulièrement touchés.
L’entrée dans la vie active présente de fait plusieurs risques potentiels d’évoluer vers le burn out. C’est la période où l’on donne sans compter pour « faire ses preuves ». Le temps passé au travail et les efforts sont souvent considérables. L’expérience de désillusion peut aggraver la situation, face à un métier longtemps fantasmé, notamment quand les valeurs affichées par l’entreprise sont bafouées au quotidien.
Sur un plan plus personnel, c’est également la période où l’on commence à avoir des enfants, celle où les couples se séparent. Chez les jeunes femmes, l’épuisement est accentué par le cumul du travail à l’entreprise et à la maison. Le besoin de renouer avec une vie sociale qui se délite les conduit à passer du temps sur les réseaux sociaux en prenant sur leur temps de sommeil.
PRÉVENIR ET GUÉRIR
La reconnaissance du burn out comme maladie professionnelle se heurte à de nombreux obstacles. En premier lieu, la définition des critères de reconnaissance et les relations entre le stress au travail et les symptômes ne sont pas clairement définis. Dans ces conditions, la responsabilité de l’employeur dans la survenue du burn out n’est pas à la veille d’être établie.
Néanmoins, un travail pourrait être entrepris en matière de prévention. Des initiatives existent bien ici et là. Elles sont souvent le fait de victimes de burn out ou de professionnels de santé plus particulièrement sensibilisés au sujet. Tous plaident pour la prévention, en entreprise mais aussi dans les écoles, pour sensibiliser les futurs managers.
IDENTIFIER LES CAUSES
Il ne faut pas s’y tromper, le problème est souvent, voire toujours, lié à des problèmes d’organisation. C’est très souvent le symptôme d’un dysfonctionnement de l’équipe ou de l’entreprise. C’est pourquoi les formations de gestion contre le stress font figure « d’emplâtre sur une jambe de bois ». Apprendre à « gérer » son stress, « se ressourcer » « lâcher prise », sont autant d’initiatives vaines en l’absence de réflexion et d’actions sur les causes.
Pire, ces faux remèdes risquent d’aggraver la situation des salariés qui, en l’absence d’amélioration de la situation, culpabiliseront d’avantage au risque de se brûler gravement.
Cet article est signé par Serge HUBER
ancien Secrétaire général Syndicat Unifié-Unsa